De 1902 à 1932, plus de vingt-sept devantures commerciales sont réalisées ou esquissées dans le Pentagone par Paul, seul puis avec ses frères. Huit autres sont réalisées en dehors de Bruxelles, sans compter les huit devantures des magasins Etam encore non localisées. Pas moins de douze d’entre elles sont situées dans la rue Neuve, l’artère de la ville où la transformation des vitrines était la plus rapide. Situées sur un axe commercial de premier ordre, ces devantures se devaient d’être à la mode, modernes et bien éclairées. La durée de vie moyenne des réalisations de Hamesse rue Neuve est de 16 ans[1]. Aujourd’hui, ce lieu en évolution permanente n’en garde aucune trace.

Les quinze rez-de-chaussée commerciaux réalisés en dehors de la rue Neuve ont une plus grande durée d’existence, 24 ans en moyenne[2]. Deux d’entre eux existent encore : la Pharmacie du Bon-Secours, boulevard Anspach 160 (1904) et un magasin transformé en logement rue Saint-Jean 41 (1928).

Les frères Hamesse étaient fort sollicités par les maisons de luxe, pour lesquelles ils mettaient en œuvre des matériaux modernes et de qualité. Ils se chargeaient de la transformation complète de l’espace commercial dans un style homogène, du mobilier à l’enseigne.

Le style des devantures Hamesse évolue de l’Art nouveau géométrique à l’Art Déco, en passant par une période de transition plutôt Beaux-Arts et éclectique. Dans les années 1920, l’Art Déco est « le » style plébiscité pour les devantures commerciales, alors qu’à la même époque, les frères Hamesse conçoivent dans les communes périphériques des habitations aussi bien en style Beaux-Arts qu’en Art Déco.

Texte basé sur l’article « Paul Hamesse & Frères », Mouzelard C., Bruxelles Patrimoines, n°22, avril 2017, p. 70-77.

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