Paul dessine et signe les plans de la future maison familiale située au 25 avenue Jef Lambeaux à Saint-Gilles, « propriété de P. Hamesse ». Paul et Georges, qui vivent déjà en colocation à deux pas, s’y installent le 3 novembre 1910, bientôt rejoints par Léon. Ce regroupement familial se double d’un regroupement professionnel. Georges et Léon font désormais partie intégrante du bureau d’architecte de Paul et se déclarent dorénavant architectes.

Devenue officielle en 1910, la collaboration des trois frères durera jusqu’à leur retraite. Au vu des dossiers consultés, il est clair que c’est Paul qui dirige le bureau. La dénomination Paul Hamesse & Frères traduit bien un état de fait.

Les transformations ou constructions signées par les frères Hamesse sont de véritables œuvres d’art total, réalisées avec l’aide de leurs collaborateurs et stagiaires. Tout est dessiné par le bureau Hamesse : portes, luminaires, vitraux, mobilier et ferronneries. Il ne s’agit pas d’un travail limité aux volumes et à l’aspect extérieur de la façade, mais d’un ouvrage d’architecture d’intérieur et de « design » enrichissant le rôle traditionnel de l’architecte.

Paul diversifie ses activités, cumulant les fonctions d’architecte, de géomètre, d’experts immobilier et judiciaire. Il sera assesseur à la Commission d’appel des Dommages de guerre, président de l’Union des Géomètres-Experts en 1933 et de la Fédération des Architectes de Belgique en 1942, ainsi que membre effectif de la Société Centrale d’Architecture de Belgique de 1916 à son décès, avec le mandat de vice-président de 1936 à 1941 (BAUGNEE, 1996, p. 121).

Cette implication à des niveaux relativement élevés dans ces organisations reflète un souci constant chez Hamesse de la défense du métier. Ces différents postes lui demandant beaucoup de travail, ses réalisations architecturales diminuent en parallèle, au point qu’il ne construit pratiquement plus après 1937. Paul décède en 1956 à Saint-Gilles, trois ans après Georges et deux ans avant Léon.

Extrait de l’article « Paul Hamesse & Frères », Mouzelard C., Bruxelles Patrimoines n°22, avril 2017, p.70-77.

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